« Strip Down, Rise Up » le Reportage Netflix qui avait pourtant bien commencé !

Ce vendredi 5 février 2021, Netflix a sorti son documentaire "Strip Down, Rise Up" ou encore "Pole Dance, Haut les corps", très attendu par de nombreuses poleuses. J'ai rapidement vu de nombreux partages positifs sur Instagram. Etant une habituée de Netflix, ma curiosité m'a poussé à le regarder. Si le début avait très bien commencé, les choses se sont rapidement gâtées... Je t'explique tout ça dans cet article, attention je vais spoiler !


Pour poser le cadre : le documentaire est tourné aux Etats-Unis, dans différents états. On y découvre 2 studios de Pole Dance, leurs professeurs et leurs élèves. On y suit quelques participantes dans leur vie quotidienne, leurs projets et combats.

J'ai beaucoup aimé l'introduction au documentaire. Les mots sont fort : la Pole Dance est présentée comme un Art, un sport libérateur pour le corps des femmes, les femmes sont valorisées pour leur force. On nous montre que la pratique de la Pole Dance actuelle est bien loin du monde du strip-tease même si elle comporte un versant sexy. Le reportage montre que la Pole Dance s'adresse à tous les âges, toutes les morphologies, tous les genres et toutes les professions. Ces valeurs sont celles prônées par les studios de Pole Dance français. Je les trouve justes et cela fait sens par rapport à ma pratique personnelle de la Pole Dance.


Le studio principalement présenté dans ce reportage est S Factor, créé par Sheila Kelley. S Factor est une sorte de thérapie par la Pole Dance même si les professeurs ne se revendiquent pas thérapeutes. Le programme S Factor s'adresse essentiellement aux femmes en mal avec leur sexualité, ayant subit des violences sexuelles qui viennent pour se reconnecter avec leurs corps et leurs émotions. Le second studio présenté est San Fanscisco Pole & Dance créé par Amy Bond, ancienne élève chez S Factor qui s'est orienté vers le Pole Sport et la compétition. Rapidement, le côté sportif de la Pole Dance est mis de côté pour se centrer sur le passé d'Amy comme actrice de films pornographiques

Le premier gros point négatif de ce reportage est selon moi, ce lien constant entre la Pole Dance et la sexualité. La Pole Dance "sexy" est qualifié de Pole Exotic, c'est une discipline à part entière pour laquelle il faut porter des chaussures à hauts talons. Pratiquer la Pole Exotic n'a aucun lien avec la sexualité. Fort heureusement, une grande majorité de poleuses n'ont jamais vécu de violences sexuelles, n'ont pas tourné dans des films pornographiques et n'ont pas de problèmes dans leurs relations avec les hommes.


Le second gros point négatif est selon moi, la part trop minime du reportage accordée au Pole Sport. Une grande partie des poleuses entretiennent une relation sportive avec la Pole Dance. C'est un sport, qui se rapproche beaucoup de la gymnastique où la force, la souplesse et le sens vestibulaire sont sollicités et travaillés. Certaines figurent nécessitent des semaines, des mois ou des années de travail. Le côté "prouesse physique" n'est, à mon sens, pas suffisamment mis en avant.

Dernier point négatif selon moi, le côté "sororité" dans la Pole Dance est énormément mis en avant, au détriment de la valorisation des hommes qui pratiquent ce sport. Le reportage montre un seul homme qui s'essai à la Pole Exotic, pourtant de nombreux hommes (même s'ils restent minoritaires) pratiquent le Pole Sport ou la Pole Exotic avec de très bons niveaux !

Je suis donc mitigée et déçue par ce reportage qui s'annonçait pourtant prometteur ! Netflix est une plateforme avec une grande visibilité et je trouve dommage de partager en masse cette vision faussée de la Pole Dance qui risque d'entretenir les stéréotypes déjà biens présents dans notre société.

As-tu regardé ce reportage ? Qu'en as-tu pensé ?

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